diffractions

bfaf16a0-cd2d-409e-b5fd-69c30a2f4ab3img_5683Illusions d’optique, écran trouble sur la rétine.
Paupières closes :
être enfant et s’émerveiller des milles couleurs qui apparaissent de nulle part,
de cette obscurité où s’engouffrent d’habitude les mêmes cauchemars.
Comme diffractées par un miracle qu’on ne comprend pas, les couleurs forment de nouvelles formes ;
un monde nouveau monde se dessine,
qu’on devine.
Les portes lourdes de la réalité refermées, quelques images rescapées
s’obstinent et s’incrustent.
Ancrées dans un imaginaire qui se construit grâce à elles.img_5480img_5377img_5382img_5355img_5630img_5347Le regard glisse, on voit ce que l’on veut voir
et on ignore ce qui pour une raison inconnue nous indiffère
– nous passe juste comme ça, à travers.
L’acuité de nos perceptions n’est pas si exacte, l’exactitude de l’oeil impossible :
Le monde naît
N’est qu’une réalité intangible.
Les rues en spirale deviennent des labyrinthes tortueux :
les silhouettes gauches des passants, les ombres tapies au coin des rues, klaxons sur les boulevards, feuilles mortes sous les arbres nus
les matins brumeux au bord des rivages, tous ces visages
– que l’on ne voit pas car notre vision s’y perd ou peut-être car leurs traits s’effacent déjà.
Tout, tout cela, toute cette vie, c’est d’une immensité infernale dont on se délecte, dont l’esquisse de nos rêves s’est inspirée :
belle dans la laideur, magistrale.
Et pour supporter les pires tours d’une vie qui frappe chaque coup un peu plus fort
ferme les yeux parfois,
imagine les désirs ardents qui à l’intérieur vibrent : trouve l’univers divin d’où viennent tes rêveries vagabondes
réinvente les courbes délicieuses de ton corps…
Va jusqu’à confondre le vrai et l’illusion.
Va jusqu’à ne plus rien voir de la vérité sordide ; va jusqu’à ne plus voir que les vertiges de tes créations.img_5328

Amélie Zimmermann

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