Tiens, te voilà
Suspendu au milieu de tes rêves, quelque part entre onze heure et midi et quart
L’heure a bien tourné depuis ton départ, et toi tu es immobile
Un pendule décroché qui ne sonne plus que le temps qui passe Inlassable et autre part, au croisement entre deux temps Cet interstice bizarre où les ombres prennent le dessus des corps mouvants Cet endroit en bazar où tu étouffes mais paralysé Dé visagé dé figuré Tu t’y tiens.
Tiens, te voilà
Une vibration radioactive ne suffirait pas À élancer ton corps dur
Te voilà
En s’approchant, dans ton cou on voit, La morsure gangrenée de la paresse La blessure migre dans les organes et déjà
Rougissant tu dégages avec pudeur le cou dévoilé
Tu camoufles l’accroc de ta lenteur contre ta peau nicotine Tu te tiens, escroc, dans ta torpeur enfantine
Tu n’es qu’enfant et tu toques à la porte des géants
Tiens, te voilà
C’est peut-être le moment
De te raccrocher au cadran et de partir, partir
Avant que l’épiderme putréfié se défasse de ta mollesse Car il n’y a qu’un instant tu sais
Pour prendre son élan