mannequinat : de l’idylle au cauchemar

Aux devants des caméras et des défilés, les new faces et les supermodels boivent du champagne au petit déjeuner, parcourent le globe en Prada et cumulent les abonné.e.s sur Instagram... On envie leurs peaux lisses et leurs soirées, bref, on jalouse ce qui ne semblerait être en fait qu'un grand coup monté. Or depuis peu de temps la supercherie s'effondre ; les langues, bien que timides, commencent à se délier. 

badineries et ablutions, les bagatelles essentielles

C'est là l'oeuvre parfaite de la mode, qui joue à ses contrepèteries habituelles, à mélanger les mots et les formes, pour faire de ses ritournelles la gageure de notre civilité. Ne sommes-nous jamais plus Homme que lorsque l'on se parfume ? Les ablutions et les dégorgements de coquetteries saisissent cette tentative inespérée, si vaine mais si belle, à contrer notre mode d'être.

Le mauvais genre, l’amant de la mode

Démêler le bon du mauvais goût ne relève pas seulement de l'arbitraire et du jugement personnel : c'est une construction sociétale et culturelle entière. Le mauvais genre est une vraie révolte de la mode contre elle-même : c'est l'annihilation de ses valeurs fondamentales, c'est le retour au grossier, à l'ordinaire, à l'obscène et au populacier. Bref,  la mode cherche à sortir de son cadre étriqué en faisant fi de la noblesse à laquelle elle est vouée, pour épouser les formes viles de la vraie vie.